All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Des tracasseries sans fin avec un courrier qui ne me parvient qu'au
compte goutte, lorsqu'il arrive, en ce coin perdu de Lozère où je
prend mes quartiers d'été.
Et là, inattendue, une enveloppe avec deux disques, miraculés de La Poste.
L'un d'eux est une adresse à la Lune, par le trio de Jean-Marc Foltz.
Alliance peu habituelle d'une clarinette basse, d'un piano (Bill
Carrothers) et d'un violoncelle (Matt Turner).
On se trouve là sur une vaste étendue quasi inhabitée, entre les
plaques du jazz, de la musique contemporaine, des musiques improvisées,
avec quelques affleurements de folklores imaginaires.
Un espace tout ouvert à la tectonique des rêves.
Une raréfaction de l'air qui ne peut accueillir que des artistes
apportant leur propre souffle de sensibilité pure, létale pour le
commun des mortels.
Cette alchimie subtile a été recueillie pour être transmises en offrande dans des contrées plus triviales, les nôtres.
Jean-Marc Foltz est ce Pierrot Lunaire qu'il évoque dans les notes de
couverture, en guise de référence à Schoenberg ... et de distanciation.
Cet artiste est toute poésie, sensibilité timide qui s'échappe vers
l'humour.
Quel morceau choisir pour vous faire goûter à ces instants ?
"Prayer", la dernière piste du disque ? Un pièce dont le lyrisme tout en retenue s'épanouit au fil du temps.
Plutôt "Old Pantomimes".
C'est une comptine, une valse lente, portée par un Bill Carrothers qui
s'y entend pour faire rendre à cette mélodie simplette toute
l'émotion qu'il sait en extraire. Et puis ce faux unisson violoncelle -
clarinette qui vous bouleverse, qui vous chavire.
Prenez le temps de l'écoute, cela enrichira durablement votre imaginaire, vos réminiscences sonores.
Un album indispensable.
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