Correction - Two Nights in April

Noël Tachet, ImproJazz

Correction joue des morceaux courts, un seul dépasse les 6 minutes. La recherche de la concentration est omniprésente, le clic d'ouverture très vite trouvé vers la musique. Ensuite on la joue et basta, ni fioritures ni allongements paresseux. Une recherche non d'efficacité mais de vérité, celle qui n'est pas connue par avance. Le jazz dans ce qu'il a de plus ramassé, nerveux, une précision rythmique rare, un ensemble parfait, l'endurance qu'il faut. L'harmonie est ici un outil et ne se sépare pas de la mélodie. C'est le piano qui mène le bal, parfois longuement seul (deux premières minutes de la plage 3). Contrebasse et  batterie en sont comme des prolongements, des élargissements, des harmoniques (ça n'est pas minimiser leurs mérites). La musique de Correction offre une épaisseur qui se fracture dès qu'on approche, on entend les musiciens jouer même quand ils ne jouent pas. On comprend l'enthousiasme de Mats Gustasson dans les notes de pochette.