All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Magnifique oxymore, ce disque. Ce Perpetuum Motion est fait d’immobilité. Ou, mieux, sans doute, sa beauté organique est faite de verticalités. On ne s’y déplace pas, dans ce Motion, mais on se love dans ses poussées. C’est plein d’élans soudains, de fulgurances désirables. De frustrations réglementaires aussi. Celle, entre autres, de vouloir illico assister à un set où boxent ensemble Sakoto Fujii et Otomo Yoshihide. Sur le dernier, hérault du Ground Zero, on n’aurait plus grand chose à écrire qui n’alignerait les superlatifs superfétatoires. Si ce n’est, peut-être, que la finesse de sa touche sur ce disque provoque de sérieuses émotions. Sur Fujii, plus méconnue de ces colonnes, on garde la beauté de la découverte d’un jeu où s’ébattent Cecil Taylor, Nicolaï Roslavets et Morton Feldman, s’il fallait mettre des bornes à la reconnaissance. Car ce disque est bien au-delà de ce besoin. Dialogue aussi serré et aventureux qu’un échange amoureux, loquace comme un banc d’église un dimanche en fin de matinée, Perpetual Motion vous travaille de ses obsessions. Sonores, justes et jamais trébuchantes. L’écoute entre Sakoto Fujii et Otomo Yoshihide est palpable tout du long de ces 47 minutes, et livre son monde de fourmillements, d’inventions, de clusters, de tours et de détours. Sans retour. C’est vrai que les 4 plages se développent et fleurissent sans redite, mais si la trajectoire est patente, la conclusion est inconnue. Délicieusement inconnue.
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