All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
L’univers de Joëlle Léandre est en expansion constante, et ce n’est pas Francesco Martinelli qui nous contredira, lui qui ne doit pas en finir de mettre à jour la discographie de la contrebassiste, ouverte, quand elle ne les provoque pas, à toutes les rencontres et expériences. Déjà confrontée au clarinettiste canadien dans les années 90, elle souligne (outre que dans le champs de l’improvisation chaque fois nouvelle offre l’inouï, et donc la magie, d’une première fois) que « chacun de nous évoluant, les individus, leurs molécules, changent, et aussi leur musique. » Ici, sur la scène du Centre Culturel André Malraux, la preuve par sept en était offerte, ou sept manières de conjuguer la liberté d’un trio en contrepoint des possibilités infinies d’utiliser trois outils phonogènes : cordophone, aérophone et idiophones, à quoi Joëlle Léandre ajoute une voix qui se promène entre un bel canto dévoyé et une sorte de mumbles aux accents théâtraux et grinçants qui rappellera à ses fans certaines de ses « crises » au sein du trio des Diaboliques. Mais ce trio-ci, à la différence de sa très vocale et malicieuse association avec Maggie Nichols et Irène Schweizer, invente plutôt du côté d’une sonosphère aux résonances industrielles distribuées selon plusieurs plans, grincements et chocs pulsatiles alternant avec des bouffées d’un lyrisme angulaire, voire de flûtiaux extra-européens, au gré d’une improvisation flâneuse et zigzagante dont l’itinéraire et la forme semblent émerger d’un commun désaccord, jusqu’à – ô surprise ! – quelque séquence d’un groove presque traditionnel, ou à un paroxysme, entre colère et transe, de cette conversation à trois voix, évidemment très free.
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