All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Plus de dix ans après le Zong Book qu'il avait donné à l'alto et au baryton – et près de vingt ans après les brefs solos laissés sur Elan Impulse – Daunik Lazro délivre aujourd'hui un splendide recueil de « quelques autres zongs » gravés en public : au Mans d'abord (précisément où la caméra de Christine Baudillon avait saisi le musicien pour le film Horizon vertical) en 2010 ; en l'église parisienne de Saint-Merry ensuite, début 2011 ; dans les deux cas, au seul saxophone baryton...
Reprenant – là où il interprétait une pièce d'Ayler pour le disque du label Emouvance – en salut fraternel le Vieux Carré de Joe McPhee, Lazro envoûte illico, sur des unités de souffle d'abord, puis en raclant de lourds filons de houille ou en éraflant la stratosphère. Sur Caverne de Platon, c'est en quatre brasses, tout de suite, qu'il emmène à la profondeur voulue avant de passer, en raie manta, son filet-tamis sur le fond. Au fil des quatre pièces suivantes l'exploration se prolonge, toute de belle présence, parfois presque rêveuse (à mi-voix, quasiment flûtée) avant de revenir à une généreuse dépense (surfant sur des harmoniques qu'elle festonne d'écume) : toujours pleine de substance, à son allure, à son pas, assiette trouvée, la musique ménage ces trous dans le mur du temps par lesquels on respire largement, avec elle.
Quelque chose du pneuma de l'épopée, sans gesticulation ; puissant, là ; détenant et dispensant sa force. Sans doute comprend-on mieux alors qu'un haïku de Basho accompagne le disque du poétique trio (avec Benjamin Duboc & Didier Lasserre) que Dark Tree publie concomitamment.
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