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Dennis González Yells At Eels - Cape of Storms

Lorraine Soliman, Jazz Magazine

Vingt-trois ans après leur première collaboration, Louis Moholo-Moholo et Dennis Gonzalez se sont retrouvés entre Dallas et La Nouvelle-Orléans, en février dernier, pour enregistrer ce « Cape of Storms » très spontané. Sur cinq musiciens, trois Gonzalez : Dennis à la trompette, Aaron à la contrebasse, Stefan au vibraphone et percussions. Lorsque Tim Green, en voisin néo-orléanais, se joint à la partie, le lyrisme tendre de son ténor assure un contrepoint heureux dans ce tableau « hypercussif ». Les quelques inflexions (volontaires ?) évoquant le jeu éthiopique de Mulatu Astatke, sur fond coltranien, font de Cape of Storms I l'une des pièces les plus étonnantes de cette réunion de famille. Balafon léger, contrebasse émancipée, trompette free en échos lointains, drumming tellurique ou effet marching band brouillent définitivement les pistes, et c’est bien. On pourrait croire en une fraîche mixture capetownienne. Le disque aurait presque pu s’arrêter là. La seconde partie de Cape of Storms n’en finit pas de se chercher (12’01), rythmique suspendue, chorus de trompette égarée. L’orage n’éclate pas. Tranquilidad Alborotadora I et Snakehandler rappellent le superbe « Pentacle » (Sketch, 2003) de Sophia Domancich, avec un Moholo plus Moholo que jamais. « Cape of Storms » forme une longue suite habitées par des retrouvailles heureuses, qui suscitent de beaux échanges, et trois interludes solitaires. Pour les passionnés d’investigations décloisonnées.