All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Il est des disques qui vous emportent comme une déflagration, vous collent au mur et ne relâchent leur étreinte qu’au bout d’une heure. Snus est de ceux-là.
Dès les premières minutes d’« E1520 » on est littéralement submergé par l’énergie quasi punk dégagée par ce nouveau trio franco-suédois. L’entrelacs constitué par la batterie de Didier Lasserre et la contrebasse de Joel Grip vous scotche littéralement ; les cordes sont frottées, tirées, elles claquent, on les sent prêtes à rompre ; la batterie ne s’en laisse pas conter : elle gratte et martèle sans cesse, avec une intelligence effrontée. Par-dessus ce maillage dense, la trompette de Niklas Barnö éructe, explose, chauffe l’atmosphère.
La musique du trio mérite bien son nom : « Snus » est un tabac à priser que l’on imagine puissant, long en bouche, très parfumé, riche d’une amertume prometteuse. Les bribes mélodiques s’entrechoquent avec les éruptions sonores pures et brutes. La trompette bouillonne, la pression s’évacue par bouffées riches et envoûtantes. On sent le plaisir pris par ces trois-là, mais aussi l’investissement de chaque instant que cette musique requiert.
On suit toujours avec grand intérêt les tribulations de Didier Lasserre, notamment avec Nuts, le Free Unfold Trio ou aux côtés de Jean-Luc Guionnet. Cette rencontre-ci est une nouvelle preuve de la qualité de son travail. A quand une reconnaissance méritée ? Espérons également que cet album marque le début d’une aventure à trois, histoire d’en prendre encore plein les oreilles...
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