Sarah Murcia - Never Mind the Future

Luc Bouquet, ImproJazz

A) Petite devinette (si vous la connaissez, passez votre chemin) : quelle est la différence entre un combo punk et un groupe de free jazz ? Et bien, dans un concert punk, tous les spectateurs connaissent le nom de tous les musiciens qui sont sur scène ; dans un concert free, c’est les musiciens qui connaissent le nom de tous les spectateurs ! (rires gênés)…

B) Petite réponse à ma mère adorée qui me pose souvent cette question : c’est quoi la différence entre des musiciens punks et des musiciens de free jazz ? Eh bien, chère maman, comment dire ? Disons que pour les musiciens punk soit ils sont morts ou milliardaires et pour les musiciens free, soit ils sont morts soit ils crèvent la dalle. Et mon père de surenchérir en affirmant tout de go : de toute façon ce ne sont pas des musiciens. ! Vous l’avez deviné : les repas de famille sont assez mouvementés chez nous.

C) Et si on parlait de Sarah Murcia et de son Caroline (+ Benoit Delbecq) ? En revisitant le Never Minds the Bollocks des Sex Pistols, la contrebassiste joue franc jeu. Le combo déblaie la violence des londoniens tout en triturant quelques jolies convulsions. Parfois, il étale et dégriffe la fureur originelle, parfois il s’approche de l’original. Parfois, il convoque un sax diluvien mais toujours ajoute de l’étrangeté au glaviot. Et en deux occasions (Anarchy in the UK magnifiquement chanté par Sarah Murcia, My Way démembré par le piano titubant de Benoît Delbecq) accroche le sublime.

D) On en conviendra : punks pas morts !