All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Quelle drôle d’idée de reprendre l’album Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols des Sex Pistols ! Non… Quelle excellente idée de reprendre cet album et de voir ce qu’il reste de cette musique une fois que l’on s’est débarrassé de tout le décorum en toc et en stuc !
Et, comment revenir sur un disque aussi mythique, ce boucan d’enfer sonore, violent et totalement bordélique, sur le plus connu et scandaleux des groupes punks anglais, le plus affligeant (n’oublions pas que tout cela n’est qu’une vaste blague marketing aussi), et sûrement pas, et loin de là, le meilleur musicalement ?
Peut-être que le plus important n’est pas dans la musique, mais dans le concept ? Qu’importe si les musiciens ne savaient pas jouer correctement de leurs instruments, ni chanter. L’intérêt est autre, il se trouve dans l’attitude nihiliste et presque "situationniste" de Johnny Rotten comme le rappelle Greil Marcus, dans le sentiment d’urgence, dans les paroles pleines d’amertumes, de rage et foncièrement, gratuitement (?) provocatrices.
C’est par ce biais en tout cas que Sarah Murcia, contrebassiste ouverte musicalement puisqu’ayant collaborée avec des musiciens aux univers différents comme Piers Faccini, Elysian Fields, Steve Coleman, le Magic Malik Orchestra, Las Ondas Marteles, Beau Catcheur, Pearls Of Swines… a décidé de s’attaquer à la musique des Sex Pistols. Aidé de son groupe, Caroline, avec Franck Vaillant aux percussions, Olivier Py aux saxophones, Gilles Coronado à la guitare auxquels se sont ajoutés le chanteur Mark Tompkins et le pianiste Benoit Delbecq, elle se réapproprie complètement les chansons des Sex Pistols, pour en donner sa propre vision.
Dans ce Never Mind The Future, point d’approximation musicale, tout l’inverse même, puisque nous avons affaire à des artistes aguerris au jazz, au rock et à la chanson. Et cela s’entend dès "No Feelings" avec ses angoissants accords down tempo parfois dissonants. "God Save The Queen" avec son intro rallongée garde toute sa verve punk, "Bodies" est réduit à l’état de squelette se concentrant sur les paroles (l’IVG pour rappel), "Pretty Vacant", "Anarchy In The U.K", "My Way" et "New York" se noient dans des limbes jazz et gagnent sacrément en profondeur, "Liar" se frotte à Kurt Weill, l’ombre du compositeur, tout comme celle du Velvet Underground plane sur tout le disque, "Problems swing" sacrément...
Bref, Sarah Murcia et son groupe rappellent que le jazz avec son éclatement des formules, sa remise en question de la société a souvent été bien plus punk que les rockeurs teints en vert…
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