All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Sur la quatrième de couv’, le projet de Garden(s) pourrait sembler semé d’ornières.
Faire cohabiter sur 8 plages, 4 standards, 3 impros et 1 compo pourrait afficher un brin d’incohérences. Que les quatre standards soient signés Duke Ellington, Albert Ayler et John Coltrane pourrait effrayer les poseurs un peu pointus. Que le disque s’ouvre sur une relecture d’un morceau aussi joué que Sophisticated Lady achèverait le pire des contempteurs afficionado de diktat microtonal.
C’est justement dans ces ornières que le trio Daunik Lazro (baryton, sax ténor), Jean-Luc Cappozzo (trompette, bugle) et Didier Lasserre (batterie, percussions) niche la beauté, l’intérêt et la réussite d’un album plutôt joueur. Pas de jardin à la française. Pas de haie bien taillée, fait musicalement bois de tout feu et reluque les questions d’héritage comme pourrait le faire Archie Shepp.
Comme pour cette Sophisticated Lady, à la paternité trouble mais à la filiation assurée dans l’histoire du jazz, filiation sur laquelle le sax baryton semble danser d’une sérénité laid-back. Ailleurs, le trio strie la tracklist d’une tranquillité urgente et magnétique (les impros Garden 1, 2 et 3) , embrasse Coltrane et Ayler sur la clavicule avec une douceur sensible (Lonnie’s Lament, Angels). Reste ce blues à la gueule d’hymne – Joy Spirit – où les percus creusent patiemment le lit d’une trompette sinon guerrière, furieusement en état de veille. Addictif.
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