All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
C'est un beau parrainage que celui qui voit Joëlle Léandre rejoindre le trio du violoniste Théo Ceccaldi. J'avais été séduit par l'écriture précise du premier disque. Je suis ici transporté par la qualité de l'élan improvisé, non sans avoir craint pour l'équilibre du trio et la cohérence de ce second disque au fil d'une de ces premières écoutes distraites et intermittentes qui vont si mal à ces "musiques improvisées" contre lesquelles je ne suis pas moi-même sans prévenance. Depuis, le disque a déjà tourné une bonne dizaine de fois sur ma platine et la vérité s'impose : c'est le meilleur d'elle-même qu'apporte Joëlle Léandre, même lorsqu'elle donne de la voix dans une simulation de sprechgesang très poignante et, plus loin, une façon très pudique de filer toute une gamme de petites interjections, grognements et exclamations dans la trame des cordes qui se resserrent. « Le premier disque était très écrit. Là, on a eu envie d'une musique plus organique et spontanée. C'est pour ça que l'on a invité Joëlle. » Si je n'avais pas relu ce que les deux Ceccaldi déclaraient dans Jazzmag de décembre, je n'aurais peut-être pas osé affirmer ce qu'ils formulent ainsi : « Elle est arrivée avec son expérience, sans changer notre identité, elle nous a fait monter de plusieurs degrés en intensité et en précision. » Loin du kitsch de l'expression à ventre ouvert ou du jansénisme de l'abstraction à tout crin, le jaillissement de la spontanéité est bien là et le travail commun lors d'une résidence à La Dynamo se laisse entendre dans le caractère organique effectif qui tient à une partition évidente, efficiente, mais très ouverte, et à cette expérience de l'improvisation collective contrôlée qu'on a déjà souvent saluée chez Léandre. Mais il faut aussi bien dire qu'elle a affaire ici à trois gaillards qui la méritent.
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