All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Le guitariste français Marc Ducret s'est lancé en 2011 dans une aventure aussi ambitieuse que périlleuse. Accompagné d'une formation franco-danoise grondeuse et agressive (trompette, saxophone basse, trombone et batterie, pour ce volume), il s'essaie ici à l'adaptation musicale d'un chapitre tiré de Ada ou l'ardeur de Vladimir Nabokov.
Et comme avant de débuter une lecture ardue, il faudra s'assurer de laisser s'installer les ambiances et les protagonistes. Car si les premiers pas et les premières ruptures désarçonnent, si le caractère très improvisé de la chose, constituée de trois long morceaux sans thème précis, peuvent décourager au premier abord, la force narrative de l'ensemble se révèle rapidement fascinante d'inventivité et de vigueur. Au cœur de cet amalgame étrange où les lignes de guitare brisées se nouent avec des éructions telluriques, le saxophone basse, de par sa spécificité et sa puissance, prend une place particulière. Contrebassiste de substitution grondant, par moment, et parfois artificier en chef, Fred Gastard redonne ici ses lettres de noblesse à un instrument aussi atypique que démesuré et à ses sonorités rugueuses et sensuelles.
Mais le vrai miracle de Tower #1 réside dans la formidable malléabilité d'un propos musical en constante évolution, qui sait pourtant garder une cohérence sans faille. Supervisée par Marc Ducret, qui prouve une fois de plus tout son talent en navigant sans problème entre Marc Ribot et Bruce Eisenbeil, la formation parvient à recréer ces moments de magie qui peuvent naître de la lecture. La surprise, l'impatience, la passion qui suintent de « Real Thing #2 », inéluctable et brillante montée en puissance qui se résout avec sobriété, peuvent ainsi se vivre aussi, un livre à la main, scotché sur le canapé du salon. Tower #1 est donc une vraie réussite et sa suite déjà disponible, avec notamment Tim Berne aux côtés du guitariste, en devient encore plus appétissante.
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