All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Sur le papier, ce duo n'a rien d'exceptionnel. Le saxophoniste ténor Fred Anderson et le contrebassiste Harrison Bankhead ne sont pas le genre de types que le moindre festival d'été s'arrache à prix d'or, même si le premier et plus âgé jouit d'une aura certaine auprès de la communauté des musiciens afro-américains. Sans doute parce qu'à bientôt quatre-vingts ans, Fred Anderson aura fait l'essentiel de sa carrière dans les cercles du South Side de Chicago, là même où il a croisé la route de Harrison Bankhead, un homme de l'ombre de la cité des vents. Question musique, c'est une tout autre chanson : cette paire affiche une complicité de tous les instants, une qualité d'écoute et une entente tout en sous-entendus, qui leur permet de transcender le répertoire composé par le ténor pour toucher un rare degré de spiritualité. Chacune des quatres pièces est l'occasion d'un dialogue fécond qui invite à une méditation sur l'histoire du jazz. Celle-ci nous fait traverser le spectre esthétique, d'une ballade aux couleurs du blues à des improvisations aux teneurs plus abstraites, de traits appuyés vers le post-bop en dégradés plus feutrés, sans jamais sombrer dans une simple carte postale "revivaliste" ni comme un insipide exercice de style. Non, l'un et l'autre mettent justement en jeu tout ce savoir-faire appris dans les clubs où s'écrivent depuis des lustres toutes les petites histoires de cette grande histoire qu'est le jazz. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si ce concert fut capté lors du festival Vision qui honore les outsiders de la note bleue et s'il est désormais publié sur un petit label suédois, tenu par le propriétaire d'un club de poche de Stockholm.
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