Ducret/Léandre - Chez Hélène

Guy Darol, Jazz Magazine *CHOC*

Probablement d’accord avec Artaud, Joëlle Léandre ne conçoit pas que l’art puisse être détaché de la vie. C’est une vision englobant tous les sons, sans hiérarchie aucune. Et c’est en grincements, en caresses, en frottements, en râles, en vociférations, en plaintes qu’elle traduit le monde. Avec sa contrebasse, souvent sa voix (ses voix ?), toujours contre.
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Si la basse est sa base, le duo est assurément son regroupement préféré. Il promet une conversation à bâtons ininterrompus et féconde l’observation, la vibration, deux mots choisis par Joëlle Léandre et le guitariste Marc Ducret pour fixer la journée du 13 mai 2018, à Paris, ‘Chez Hélène’ (Aziza). Ils ne savaient évidemment pas ce qu’ils allaient jouer, sinon de leurs émotions. Le résultat est une confrontation au sommet de l’extase. Et pour l’auditeur, le rêve accompli d’une utopie sonore. Deux états de bonheur se rencontrent, c’est l’assemblage parfait, le triomphe d’un duo sonnant comme un big band.