All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Cet album constitue l’une de ces surprises que l’on aimerait avoir plus souvent. Le trio français Ikui Doki, lauréat de la troisième édition du dispositif Jazz Migration, propose un disque qu’on peine à classer dans un style tant son esthétique lui est propre, et c’est sa qualité. Peut-être est-ce grâce à son instrumentation, relativement atypique – basson, saxophone, clarinette et harpe électrique –, et à l’écriture des morceaux, très soignée sans verser dans une sur-orchestration en manque de spontanéité. Le répertoire, notamment inspiré de compositeurs français tels que Debussy, Ravel ou Satie, contribue nettement à la sensation de nostalgie teintée d’étrangeté (Almanita) que procure Ikui Doki. Le résultat, onirique, est semblable à un voyage sonore aux multiples étapes, qui nous font passer de territoires musicaux parfois familiers et presque enfantins à des contrées plus singulières, pouvant rappeler Steve Coleman & the Five Elements (LSP). Hugues Mayot et Sophie Bernado complètent parfaitement la harpe de Rafaelle Rinaudo, protéiforme, qui se meut en guitare classique ou électrique ou encore en koto japonais (Songe Pastel). Globalement très cinématographique, ponctué avec goût de pièces vocales aux textes poétiques (Tiger) et servi par une technique instrumentale exemplaire, cet album est d’une fraîcheur dépaysante qu’on ne peut que saluer. A découvrir.
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