All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Une conception renouvelée de la ballade, une musique claudicante, qui fait la part belle aux pauses, aux aléas, à la surprise ; une ballade où le silence et les sons évoquent plus qu’ils ne disent, où les mélodies disparaissent aussitôt esquissées, laissant l’imagination faire son travail.
Les Ballades du Free Unfold Trio sont de cette espèce. Avec la concision comme leitmotiv, les trois musiciens nous convient à une promenade dans un univers crépusculaire qui vibre de mille mouvements. On découvre leur musique comme on surprendrait une mélopée échappée d’une maison invisible et lointaine, perdue dans une campagne sans nom, hors du temps. Il faut entendre Didier Lasserre caresser ses cymbales et ses toms, son jeu tout en délicatesse, ses balais élégants, comme l’esquisse d’un chemin. Il faut écouter la contrebasse de Benjamin Duboc battre comme des ailes d’oiseau, toute en pulsations éruptives et délicat essor ; les notes éparses de Jobic Le Masson posées çà et là comme autant de regards aléatoires.
Ces Ballades sont une éloge de la lenteur, du temps qui passe, ou plutôt du temps suspendu. Un pas de trois en apesanteur... Là où le premier album du trio offrait une musique dense, serrée, pleine, il est plutôt question ici de respiration profonde, d’espace ménagé à la réflexion, d’écoute mutuelle, de respect profond. Vingt-huit minutes hors du monde, hors des modes. La traversée de « Au départ, les oiseaux puis » suivi de « Seulement l’air » est un véritable questionnement de notre rapport au temps et à l’espace sonore, un art du contre-pied rare, une musique fantôme et pourtant présente. Un petit trésor que l’on aimerait faire découvrir.
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