Marc Ducret - Tower-Bridge

Olivier Ledure, ImproJazz

Voici enfin la réalisation des 5^ème et 6^ème enregistrements du projet de Marc Ducret, le final avec l’orchestre au grand complet. Il clôt le travail du guitariste engagé depuis 2010, autour d’un roman de Vladimir Nabokov, Ada ou l’ardeur.

J’ai suivi tous ces projets : aussi bien en public, à la Maison de Radio-France ou au Triton, que par l’achat successif de Tower 1 (quintet franco-danois), Tower 2 (quartet franco-américain), Tower 4 (solo acoustique) et Tower 3 (sextet français). Mon premier remerciement ira à Stéphane Berland qui a véritablement accompagné, porté et, accouchement difficile compte tenu de la conjoncture très morose de la musique de jazz et de la musique en général, sorti l’ensemble de ces CDs. Un très chaleureux merci !

Pour Tower-Bridge, quoi de plus naturel que de laisser la parole au grand alchimiste qui a pensé, réfléchi et participé à l’ensemble de ces enregistrements ! Il nous explique sa démarche dans les notes de pochette : je vous laisse les lire tant leur clarté et leur évidence me conduirait à maladroitement les singer. Et, la lecture de ces notes éclaire tous les enregistrements précédents (les Tower 1, 2, 3 et 4) sous un jour neuf pour qui n’a pas eu le plaisir d’entendre Marc Ducret les présenter sommairement à chacune de ses prestations.

L’incroyable technique au service d’une musique savante que je suis depuis une dizaine d’années :
• projets similaires d’accompagnement musical de littérature, comme « Qui Parle ? »,
• trios échevelés avec notamment Bruno Chevillon,
• septet avec la paire Oliva-Raulin sur les variations de Tristano,
• mini big bands avec « Le sens de la marche »

Mais là, j’ai le sentiment que Marc Ducret a franchi une nouvelle étape dans la complexité, la fluidité et, paradoxe apparent, la mélodie. Un mélange détonnant et parfaitement réussi ! De plus, étant particulièrement sensible aux performances en public, je ne pouvais qu’adhérer un peu plus à cette performance !

Moments calmes, puis rythmés, toute la science de la composition – les orchestres s’emboîtent merveilleusement bien ! Marc Ducret a mis très haute la barre : à lui de ne pas nous décevoir à l’avenir…