All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Chère Alexandra,
Vous dire tout d'abord que j'ai beaucoup aimé votre dernier album. Vous avez cette façon de chercher à fabriquer le son seule ou collectivement avec vos camarades de jeu.
Cette façon d'explorer les champs de l'improvisation et surtout ce son que vous déployez, cette classe avec laquelle vous jouez, toute en économie, marquant les pauses, imposant les silences pour laisser le velours de votre ténor éblouir l'espace de ces lumières moirées. Votre musique est conceptuelle.
La formule pianoless est exigeante. Elle suppose une grande écoute. Vos maîtres (Rollins par exemple) avaient montré la voix. Vous la suivez à votre façon mais vous bifurquez.
Il vous arrive de plonger dans l'exploration très libre, de créer des tableaux abstraits (Orion). Vous laissez beaucoup d'espace au trio dans une conversation intellectuelle parfois fascinante (Cassiopae) sans que l'on sache vraiment où vous voulez en venir. Mais il y a aussi des moments de grande intensité comme ce très long développement sur Andromeda.
Mais j'ai quand même cherché si vous étiez la jeune Alexandra Grimal que l'on retrouvait il n'y a pas si longtemps dans les tremplins de jazz. Pourquoi, à votre âge tant de maturité, tant de sagesse et de retenue. Et j'ose à peine vous le dire, votre exploration d'espaces silencieux, interstellaires, est parfois un peu soporifique. On aimerait le choc, l'émergence d'une sorte de Marc Ducret. Vos étoiles se meuvent lentement dans une sorte de constellation en apesanteur. Mais nul météorite. Le trou noir qui guette. Mais vous impressionnez par la maturité de votre jeu.
Vous auriez eu quelques années de plus nous vous aurions suivi avec plaisir. Nous cherchons juste, ici votre enthousiasme.
Dans votre jeu émerge aussi la démarche de celle qui cherche, de celle qui doute. Et cela est en soi purement admirable.
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