All sorts of jazz, free jazz and improv. Never for money, always for love.
Bien sûr, cela ne va pas être facile. Cela ne va pas être facile de parler de cet objet sonore (sonique ?) malaisément identifié, tout comme cela ne va pas être facile pour l’auditeur de se coltiner (au sens de joyeux déménageurs harmoniques) avec une œuvre entière, compacte pour tout dire, mais ouverte et allusive et impressionniste itou et les quarante-cinq minutes d’ « Acid Rain », pièce unique et protéiforme d’Acid Rain, l’album.
Noël Akchoté, donc, en premier lieu mais uniquement par ordre alphabétique et par ailleurs frère aîné du musicien electro SebastiAn, mais c’est hors de propos, a depuis belle lurette mis sa guitare au service bien davantage d’une expression contemporaine que d’un jazz à l’expression orthodoxe. Jean-Marc Foussat, guitariste défroqué, s’improvise désormais derviche tourneur s’enroulant avec volupté – mais retenue aussi – autour de bandes magnétiques, frottant cerveau et cœur contre ceux de quelques grands illuminés comme Robert Wyatt. Enfin, Roger Turner, archétype de la scène de Canterbury (tout est dans tout, et réciproquement) a su battre en brèche et les conventions et ses tambours auprès d’Alan Silva ou du très récemment regretté Lol Coxhill.
Ce qui précède ne constitue pas des pistes, même pas des jalons, peut-être des signaux pour ce qui attend sous cette pluie acide : une œuvre d’improvisation, donc de rupture et de surprise, polyrythmique ou sagement ordonnancée, c’est selon, mais toujours élaborée à partir d’une écriture rigoureusement cinématographique et évocatrice. Enregistrée en 2011 dans l’hiver poitevin, Acid Rain ne dérange pas : cette musique déménage effectivement et transporte. Ici, on revendique l’inspiration comme libre. Dans notre monde coercitif, cela finit forcément par quelque peu enivrer.
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