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Dennis González Yells At Eels - Cape of Storms

Olivier Ledure, ImproJazz

Premier préliminaire : Stéphane Berland, l’actuel responsable d’Ayler Records, renoue avec la tradition initiée par Jan Ström, son prédécesseur. Pour mon plus grand plaisir, ce dernier avait introduit trois musiciens sud-africains (Johnny Dyani, Gilbert Matthews et Mongezi Feza) dans son catalogue. Second préliminaire : dans l’entretien que Louis Moholo-Moholo m’avait accordé en début d’année, il m’avait annoncé qu’il devait retrouver Dennis González un mois plus tard à Dallas. Quand je racontais cela à Stéphane quelques semaines après mon retour, celui-ci me dit qu’effectivement Dennis lui avait confirmé avoir une bande avec Louis. Puis, après écoute, Stéphane allait la publier immédiatement et dans son intégralité, en dépit d’un copieux programme de sorties à venir…

Alors, ce « Cape of Storms » ? Ma foi, il est excellent ! Sa formation inhabituelle se rapproche de celle du dernier Louis Moholo-Moholo sur Ogun, notamment par la présence d’un vibraphoniste et d’un morceau commun : « Tag » écrit par Jason Yarde. Donc, 10 titres au total, 1 par Jason Yarde, par conséquent, 1 par Stephan González (l’un des fils de Dennis), 3 par Aaron González (l’autre) et, donc, 5 par Dennis (le père). Ajoutons que le saxophoniste Tim Green n’intervient que sur un seul titre.

Alors, Louis Moholo-Moholo ! Il fait montre de sa façon habituelle de jouer de la batterie, en forces et en subtilités, tout à la fois. Aaron assure parfaitement. Dennis fait preuve, comme d’habitude, d’une sonorité tout à fait limpide. La révélation de ce CD consiste en la musicalité de Stefan qui joue du vibraphone, de la batterie, des congas, du balafon, du djembe, des cloches de temple, des gongs et de la sonnerie d’école. Les morceaux nerveux et rapides donnent l’impression que ce groupe, formé pour la circonstance, avait plusieurs années d’expériences.

En définitive, un excellent disque de Dennis González, avec ses deux fils et Louis Moholo-Moholo, impérial à la batterie.