Sylvaine Hélary - Glowing Life

Stéphane Ollivier, Jazz Magazine *CHOC*

Créé en février 2016, avec à l’origine l’Américain John Niekrasz à la batterie, le quartette Glowing Life s’inscrit dans les hybridations expérimentales qui, de l’école de Canterbury (Robert Wyatt, Henry Cow)  au début des années 1970 jusqu’au post-rock délicat de Stereolab dans les années 1990, ont réinventé les liens entre pop music alternative, (post) jazz contemporain, musique actuelle et improvisation. Un groupe électrique savamment composite, alliant aux sonorités rétro-futuristes des multiples claviers d’Antonin Rayon la précision et la souplesse féline d’une section rythmique constituée de Christophe Lavergne à la batterie et de Benjamin Glibert à la basse électrique et à la guitare. Intégrée dans cette mécanique hyper précise et délicate, Sylvaine Hélary ajoute la couleur de sa voix au déjà vaste registre sonore couvert par ses diverses flûtes, pour développer un univers néo psychédélique dense, intense, peuplé de ritournelles entêtantes, traversé de zébrures électriques et pulsé de grooves mutants. Par une mise en sons et en scène des textes très divers ne relevant pas précisément de la chanson (la prose distanciée d’Eric Vuillard y côtoie le lyrisme ardent de P.J. Harvey) Sylvaine Hélary, par la grâce d’une écriture tout en plis et replis mettant en branle des structures labyrinthiques, s’affirme définitivement dans ce disque luxuriant, admirablement agencé et produit, comme l’une des voix les plus originales et talentueuses de la jeune scène hexagonale.