Dennis González Yells At Eels - Resurrection and Life

Paul Jaillet, Jazz Magazine

Le trompettiste, écrivain, poète, animateur de radio, enseignant, texan, Dennis Gonzales a vraiment une “famille formidable“. Avec ses deux fils, Aaron à la contrebasse et Stephan à la batterie, il forme, depuis 1999, le très réjouissant trio Yells at Eels. Pour explorer de nouveaux territoires, il fait souvent appel à des invités prestigieux. Dans l’album précédent, c’était le mythique batteur sud-africain, Louis Moholo Moholo qui avait épicé les débats. Le présent opus est le résultat d’un miracle médical et musical. En effet, le légendaire Alvin Fielder, 76 ans, membre fondateur de l’AACM, donné pour mort en août 2009, est le maître des peaux et cymbales de cette session. le jeune tromboniste néo-orléanais Gaika James renforce le caractère explosif et cuivrè de ce réjouissant quintette. La présence d’Alvin Fielder, ancien compagnon de Kidd Jordan, dope à l’énergie les cuivres qui développent un discours intense et chaleureux dans lequel se combinent free, post bop, blues, Nouvelle Orléans, accents mariachis... La jeune classe Gonzales n’est pas en reste. La contrebasse fondatrice d’Aaron possède un gros son. Ses interventions à l’archet sont empreintes d’un sombre lyrisme. La présence d’un autre batteur permet à Stephan de faire étalage de ses talents de coloriste pertinent au vibraphone. Avec ses invités de luxe, ce clan texan est une grande “famille en or”. Encore une belle friandise du label Ayler Records.